11 mars 2012

Ce n'était pas une simple rencontre.









Rappelle-toi, été 83. 
Le séjour à Miami que nous attendions tant.
L'après-midi patins à roulettes, celui ou on avait commandé deux milk-shakes à 5$.
Le tien à la mangue, le mien à l'abricot.
Je ne supportais pas le regard de tout ses hommes sur ton nouveau maillot de bain rayé.
Le noir et blanc. Ou blanc et noir, peu importe.



Tu m'avais présenté à un ami à toi qui séjournait dans le motel d'en face.
Il n'était pas là pour s'amuser, disais-tu.

C'est alors qu'il s'approcha avec allure en notre direction.
A la vue de ses Wayfarers écaillées, j'avais immédiatement compris à quel genre de personnage j'allais avoir affaire.
Je me souviens. Il tenait une mallette chromée dans sa main droite et fumait une de ces cigarettes "toasted", comme disaient les américains.
Tu le déshabillais sauvagement de tes grandes billes bleu clair.

Il se présenta. A moi uniquement.
Semblerait-il que vous vous connaissiez déjà.

Son attaché-case m'éblouissait au reflet de l'imposant soleil.
Une intrigue restait à découvrir.
Qui était-il? Et que me voulait-il?
Qu'aviez-vous vécu ensemble pendant que j'écoulais mes derniers jetons au casino, tard cette nuit là?

Et c'est devant nous qu'il en vint à ouvrir son luxueux bagage pour en sortir une grande pochette cartonnée, carrée et très colorée sur laquelle était inscrit :

"Ouvre-là dans 30 ans. En souvenir de notre aventure."

C'était un vinyle.

Aujourd'hui, toi seule comprends de quoi il s'agit.
Mais fais moi cette unique faveur. 
Laisse moi découvrir avec toi quelle musique tu as pu conserver si longtemps, maintenant que trente années se sont écoulées...


Un silence.

Lecture.
 







ALIAT